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Les enfants et la surexposition aux écrans

22/03/2021
Aurélie REGNIER, Ostéopathe D.O.
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Illustration couverture enfants surexpositions aux écrans

L’exposition des enfants aux écrans a un retentissement important sur le fonctionnement de leur organisme. Les conséquences sont décuplées par les développements technologiques et sociaux auxquels les enfants sont surexposés : chaines télévisées dédiées, nouveaux types d’écrans télé, jeux vidéo, réseaux sociaux, multiplication des supports (ordinateur, tablette, smartphone).

QUELS SONT LES RISQUES D’UNE TROP FORTE EXPOSITIONS AUX ECRANS SUR LA SANTE ?

On estime que l’exposition aux écrans est responsable de 5% des TMS (troubles musculo squelettiques), d’une prise de poids moyenne de 5kg avec 30% de risques supplémentaires de développer de l’obésité ainsi que d’une augmentation significative des risques cardio-vasculaires.

Il y a 5 facteurs de mode de vie qui influencent le surpoids de l’enfant entre 4 et 7 ans : l’activité physique, le temps de sommeil, le temps passé devant les écrans, la consommation des aliments d’origine végétale et la consommation des aliments transformés. Or 45% des enfants dormant insuffisamment sont en surpoids.

Il existe un stress généré par les écrans se manifestant à plusieurs niveaux de notre organisme. En effet il a une conséquence directe et évidente sur nos yeux avec l’écran et sur notre corps avec la posture qu’on adopte lorsqu’on est devant l’écran.

Il a néanmoins un impact moins connu sur les systèmes hormonaux qui régissent notre cycle d’éveil/sommeil et nos processus biologiques.

L’exposition aux écrans entraine :

-Une fatigue visuelle qui va se traduire par différents symptômes

-La lumière bleue des écrans est potentiellement néfaste car elle accélère le vieillissement de la rétine et des lésions sur le cristallin.

-De mauvaises postures prolongées pouvant être à l’origine de douleurs ou de TMS qui affectent principalement les muscles et les tendons de la région lombaire, de la nuque, des épaules, des poignets et des mains.

-Une dérégulation hormonale avec un déséquilibre alimentaire pouvant à long terme favoriser l’apparition de surpoids ou d’obésité (et de problème de pertes de poids) du fait de l’exposition à la lumière artificielle le soir ou la nuit qui interfère avec les processus biologiques.

-Des troubles du sommeil provoqués par les écrans et le bruit.

Il ne faut pas sous-estimer l’impact oculaire provoqué par les écrans car il peut y avoir des conséquences à court terme dans le cas de la simple fatigue transitoire, mais aussi des dommages à long terme voire permanents :

-La lumière bleue-violette est un facteur de risque provoquant la baisse de l’acuité visuelle.

-La fatigue visuelle se manifeste par : une baisse des performances visuelles, la lourdeur des paupières, des sensations de picotements, une fatigue et des troubles de la concentration, une myopie temporaire et des maux de tête.

La surexposition aux ecrans bouleverse les rythmes biologiques

Il est important de consulter régulièrement le pédiatre ou l’ophtalmologue, d’une part pour surveiller le développement oculaire de l’enfant mais d’autre part pour vérifier son acuité, car la surexposition aux écrans peut entrainer des troubles visuels importants et irréversibles chez les enfants.

Concernant le retentissement sur l’organisme, il y a une perturbation des rythmes biologiques et hormonaux, qui induit :

-Un manque de sommeil : la perturbation des rythmes biologiques et notamment du sommeil, car cette lumière avant le coucher trouble la production de l’hormone du sommeil, la mélatonine.

En effet les enfants les plus exposés aux écrans dorment moins, s’endorment bien plus tard dans la nuit, les bébés peuvent être surexcités par les écrans indirects/les bruits de fond, et avoir un sommeil plus perturbé.

-Des troubles du poids : une étude menée par l’institut de Barcelone (parue dans Pediactric Obesity) montre que les enfants les plus exposés aux écrans à 4 ans ont un risque accru de surpoids (IMC > 25), et à 7 ans d’obésité (IMC>30) et de syndrome métabolique.

La prise de poids est précipitée par les publicités encouragent la consommation d’aliments gras, sucrés, ultra-transformés favorisant la prise de poids, ainsi que par la sédentarité induite de facto. Une alimentation trop riche et non variée peut entrainer des troubles hormonaux et à long terme cela augmente les risques de survenue du diabète de type 2 à l’âge adulte.

-Un retard dans l’apprentissage et les compétences sociales : en effet les enfants qui sont trop exposés aux écrans pendant la petite enfance et les années préscolaires, peuvent montrer des retards dans l’attention, la réflexion, le langage et les échanges sociales. Ceci peut s’expliquer par la réduction des interactions avec les parents et la famille, qui est autant dû à l’attention que portent les enfants mais aussi les parents aux écrans, c’est aux parents de gérer le temps d’écran de leurs enfants et de montrer l’exemple, car il y a un effet de mimétisme.

Il y a aussi un risque de développer de l’anxiété et de favoriser un terrain dépressif.

Un risque important de sédentarité

Enfin la conséquence la plus évidente et visible à la surexposition des enfants aux écrans est la sédentarité. Pourtant il est nécessaire de pratiquer pour les enfants au moins 60 minutes de sports par jour, alors que le temps sur écrans (jeux, applications, tv) représente en moyenne 4 heures par jour soit plus de 24 heures par semaine, ce qui correspond à une journée entière d’inactivité par semaine !

La sédentarité entraine une spirale de déconditionnement : une diminution des dépenses énergétiques, une augmentation de la masse grasse, une diminution de la masse musculaire, un surpoids/obésité, un déconditionnement à l’effort, une hyperventilation, une fatigue musculaire avec une diminution de l’oxygénation tissulaire, une augmentation des problèmes articulaires, une diminution du plaisir à pratiquer le sport (non intégration scolaire et sociale) et une diminution accrue des dépenses énergétiques, provoquant une augmentation de L’IMC (indice de masse corporelle = poids en kg / (taille x taille en m.)

COMMENT LUTTER CONTRE CETTE PROBLEMATIQUE ?

Les précautions à appliquer :

Surveillez les contenus des enfants, en sachant quelles sont les applications téléchargées et utilisées. N’hésitez pas à tester ces applications en demandant son fonctionnement à votre enfant ou en jouant avec lui.

Instaurez des codes de contrôle parental.

Posez les règles d’utilisation des écrans : temps, contenus, comportements à adopter ou éviter, dangers des contenus, prévention du cyberharcèlement.

Evitez d’utiliser les écrans comme seul moyen de calmer les enfants au quotidien, cela pourrait créer un lien affectif avec l’écran et induire un effet de dépendance dans la gestion des émotions et de son auto-régulation.

Les bonnes habitudes à adopter :

  • Evitez l’exposition aux appareils ou écrans 1 heure avant le coucher.
  • Proposez le temps d’écran comme une récompense ou une contrepartie à l’activité sportive.
  • Evitez le grignotage, qui doit rester occasionnel.
  • Eteignez les téléviseurs s’ils ne sont pas regardés, pour éviter de s’en servir comme fond sonore afin de ne pas créer d’habitude. En effet les bruits détournent l’attention et diminuent l’interaction social.
  • Appliquez un temps d’écran quotidien.
  • Privilégiez les écrans pour une visée éducative (appréhender une nouvelle langue, documentaires, approfondir connaissances) ou pour favoriser le lien social (Visio avec de la famille éloignée).

Les exercices de relaxation à la maison :

Il ne s’agit pas d’initier les enfants au yoga, bien que certains peuvent attirer par mimétisme si leurs parents pratiquent.

Favoriser les exercices qui demandent de la concentration, de la réflexion, de la technique et surtout du lien social et affectif avec leurs proches.

Cela peut être des ateliers coloriages, culinaires avec des recettes simples, des puzzles, du canevas, de la lecture, des jeux de sociétés, des quiz… en fonction des centres d’intérêts.

Les parents ne doivent pas se sentir obligés d’introduire les technologies dès le plus jeune âge. Les interfaces médias sont intuitives et les enfants apprennent très facilement à les manipuler.


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Retrouvez notre article sur : 5 astuces pour prévenir la fatigue visuelle

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