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Ostéopathie au travail : une étude confirme son impact positif

Une étude publiée dans la revue Douleurs et Analgésie fin 2024, intitulée « Impact de séances d’ostéopathie réalisées en entreprise sur les arrêts de travail des salariés souffrant de lombalgies », évalue les effets de séances d’ostéopathie menées directement sur le lieu de travail. Les résultats montrent une diminution de l’intensité des douleurs lombaires, une amélioration de la capacité fonctionnelle, et une réduction significative de la durée des arrêts de travail de courte durée.

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27 mars 2025
Actualité

Pourquoi s’intéresser aux lombalgies en milieu professionnel ?

Les lombalgies représentent l’un des principaux motifs d’absentéisme au travail. En France, elles sont responsables de 20 % des arrêts de travail et de 7 % des maladies professionnelles. En 2015, l’Assurance Maladie recensait près de 167 000 accidents du travail liés à des lombalgies. Cette pathologie multifactorielle peut être favorisée par les postures prolongées, les efforts physiques, mais aussi par des facteurs psychosociaux comme le stress ou la charge mentale.

Face à ces enjeux, plusieurs entreprises ont recours à l’ostéopathie comme action de prévention des troubles musculo-squelettiques. L’étude « Impact de séances d’ostéopathie réalisées en entreprise sur les arrêts de travail des salariés souffrant de lombalgies«  (octobre-novembre 2024) propose une évaluation précise de cette démarche lorsqu’elle est réalisée directement en entreprise.

Une étude conduite dans plusieurs entreprises de la branche pharmaceutique

L’étude a été menée auprès de 283 salariés issus de trois entreprises de la répartition pharmaceutique (CERP Rouen, OCP et Alliance Healthcare). Chaque participant souffrant de lombalgie a bénéficié de trois séances d’ostéopathie sur une période de six semaines, organisées au sein de son entreprise.

Les données ont été recueillies via des questionnaires standardisés entre novembre 2018 et novembre 2019, à trois échéances : inclusion (J0), 45 jours (J45) et 120 jours (J120). Les critères analysés portaient sur les arrêts de travail, l’intensité des douleurs, la capacité fonctionnelle, la consommation de soins et la satisfaction des salariés.

Objectif principal : l’impact sur les arrêts de travail

Avant le début de l’étude, 13,1 % des salariés déclaraient avoir eu au moins un arrêt de travail pour lombalgie au cours des quatre derniers mois. Ce chiffre diminue à 7,5 % à l’issue des séances, sans atteindre la significativité statistique (p = 0,058).

En revanche, la durée cumulée des arrêts de travail inférieurs à 20 jours diminue de façon significative, passant de 1,7 ± 5,1 jours à 0,9 ± 3,6 jours en moyenne (p = 0,034).

(Note : une valeur de p inférieure à 0,05 indique que les résultats observés sont peu susceptibles d’être dus au hasard. Ici, p = 0,034 signifie que la baisse est statistiquement significative.)

Effets observés sur la douleur et l’incapacité fonctionnelle

L’intensité des lombalgies mesurée sur une échelle de 0 à 10 (EVN) passe de 5,2 à J0 à 3,5 à J45, puis à 4,0 à J120. Cette baisse est significative (p < 0,0001).

La capacité fonctionnelle, c’est-à-dire la capacité à effectuer les gestes du quotidien malgré la douleur (marcher, se baisser, porter…), a été mesurée avec l’échelle EIFEL. Le score moyen passe de 5,8 à J0 à 2,9 à J120, traduisant une nette amélioration de l’autonomie et du confort dans les activités quotidiennes (p < 0,0001).

Consommation de soins et satisfaction des salariés

La proportion de salariés ayant eu recours à des soins (médicaments, kinésithérapie, ostéopathie ou chiropraxie en dehors de l’étude) est passée de 58,3 % à 35,5 % entre le début et la fin de l’étude (p < 0,001).

La majorité des participants se déclarent satisfaits de la diminution de leurs douleurs et de l’amélioration de leur qualité de vie au travail. En parallèle, près de la moitié estime que les séances leur ont évité un arrêt de travail, et deux tiers ont signalé avoir pris moins de médicaments.

Limites et perspectives

Cette étude présente plusieurs points forts : taille de l’échantillon, diversité des profils professionnels, analyse sur plusieurs sites. Elle comporte néanmoins certaines limites : l’absence de groupe contrôle empêche d’isoler totalement l’effet des séances d’ostéopathie ; les données sont déclaratives, donc sujettes à un biais de mémorisation ; enfin, l’impact médico-économique n’a pas été évalué, ce qui limite la projection des résultats en termes de retour sur investissement pour les entreprises.

Ces résultats posent toutefois la question de l’intégration plus large de l’ostéopathie dans les politiques de prévention en milieu professionnel. Pour les entreprises qui souhaitent évaluer cette solution ou bénéficier d’un accompagnement adapté, il est possible de mettre en place des séances directement sur site, en collaboration avec un réseau d’ostéopathes formés à l’intervention en entreprise.

Vous souhaitez organiser des séances d’ostéopathie dans votre structure ou obtenir des conseils ? N’hésitez pas à nous contacter !

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