La sieste au travail est une pratique courante dans les pays asiatiques. Depuis 1948, c’est même un droit constitutionnel, en Chine. Cependant, le sujet est encore délicat dans nos pays occidentaux où de nombreuses entreprises hésitent à s’y engager officiellement. La sieste au travail a pourtant de nombreux avantages pour le collaborateur et donc, également pour l’entreprise qui l’emploie.
Qu’est-ce que la sieste au travail ? Quelles en sont les particularités ? Que comprendre par rapport à la sieste au travail et la nouvelle loi du 1er avril ? Comment la mettre en place au sein de votre entreprise ? Voici tout ce que vous devez savoir.
La sieste au travail, une véritable institution en Chine
La sieste au travail n’est pas encore bien perçue partout dans le monde même si la plupart des collaborateurs ont déjà ressenti le besoin de s’assoupir quelques minutes pour retrouver de l’énergie.
En Chine, la sieste au travail est une véritable institution. Après le déjeuner, les plus grandes mégalopoles chinoises ralentissent. Les travailleurs stoppent leur course effrénée contre la productivité pour faire la sieste ou le « shi wu jiao ». Littéralement, cela veut dire « sommeil du midi ».
Non seulement la Chine, mais les pays asiatiques qui prônent la sieste au travail y tiennent pour ses nombreux avantages.
Une micro-sieste pour une maxi-productivité
Rappelons d’abord que la sieste au travail est une micro-sieste de 20 à 30 minutes au maximum. Pour être bénéfique, elle doit se dérouler dans des conditions optimales de confort et de tranquillité. Il est par exemple déconseillé de la faire sur un bureau, dans une position peu adaptée.
En tout cas, instaurer la sieste au travail à travers un atelier micro sieste par exemple, améliore la qualité de vie des collaborateurs. Les entreprises françaises portent de plus en plus d’intérêt à cette pratique. En effet, elle participe à l’amélioration globale de la productivité en impactant positivement plusieurs facteurs essentiels :
- La mémoire
- La vigilance
- La concentration
- Le sommeil
- Etc.
La sieste au travail pour réduire le stress et bien plus encore
La micro sieste réduit le stress au travail et certaines maladies professionnelles comme le burn-out dont un repos de qualité au cours de la journée est fortement recommandé en guise de prévention. D’ailleurs, les médecins du travail préconisent de plus en plus la sieste au travail.
Par ailleurs, une étude réalisée par la NASA démontre que cette pause dans une journée de travail améliore grandement les performances des collaborateurs. À la suite d’une micro sieste, une hausse de performance de 35 % est enregistrée par rapport à une journée « traditionnelle », sans sieste.
L’étude menée par l’Université de Harvard, quant à elle, porte sur les vertus économiques de la sieste au travail. Pour les États-Unis, une baisse de productivité chiffrée à 63 milliards de dollars, résulterait du manque de sommeil et de la fatigue. Pratiquer la sieste au travail suffirait pour réduire considérablement cette colossale baisse de productivité.
Sieste au travail et nouvelle loi du 1er avril : que faut-il savoir ?
En vigueur depuis le 31 mars 2022, mais particulièrement soulevé depuis que le télétravail gagne du terrain, l’article L2242-17 du Code du travail mentionne le droit à la déconnexion du salarié. Sa mise en application est rendue obligatoire depuis le 1er avril 2023. Ce droit à la déconnexion porte sur l’utilisation des outils numériques, desquels les collaborateurs peuvent se déconnecter durant leur temps de repos et de congé. Dans la pratique, ils ne sont pas obligés de consulter leur messagerie (SMS, mail, WhatsApp, etc.) ou de répondre aux appels professionnels, en dehors des heures effectives de travail.
Ce droit à la déconnexion est facilement associé à la possibilité de faire une sieste au travail. Mais pour le moment, il n’y a pas de dispositif légal clair qui impose aux entreprises de donner cette possibilité à leur personnel. Cependant, de plus en plus d’entreprises aménagent un lieu spécifique pour que les collaborateurs ayant besoin d’une sieste au travail puissent le faire durant la pause-déjeuner.
Étant plus conscients des avantages de la sieste au travail, les employeurs investissent davantage dans des ateliers et des formations portant sur le sommeil, et dans cette perspective, les entreprises peuvent mettre en place une formation pour améliorer le sommeil des collaborateurs.
Comment mettre en place la sieste au travail ?
Pour le moment, il n’y a pas d’article de loi, d’accord législatif ou de norme conventionnelle qui régit la pratique de la sieste au travail en France. Les entreprises sont cependant libres d’établir les dispositifs nécessaires pour que leurs collaborateurs puissent pratiquer la sieste au travail dans les meilleures conditions. Rappelons-le, un tel engagement améliore la qualité de vie au travail des collaborateurs et impacte positivement la productivité globale de l’entreprise.
Bien entendu, pour éviter les litiges, le dispositif doit respecter certaines règles :
- Aménagement d’un local dédié, avec l’équipement adapté
- Garantie de la sécurité des collaborateurs durant leur sieste
- Mise en place d’un traitement égal entre les collaborateurs d’une même catégorie d’emploi.
- Création d’une charte en bonne et due forme pour gérer la sieste au travail
- Etc.
Soulignons également que la sieste au travail doit être proposée en option, sans être une obligation pour tous les collaborateurs.
Rappelons également que si l’entreprise n’a pas mis en place un encadrement spécifique de la sieste au travail, cette dernière peut être qualifiée d’incident. Les collaborateurs surpris en train de dormir à leur poste de travail s’exposent donc aux sanctions prévues pour la catégorie de faute dans laquelle figure l’endormissement au travail.
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