Célébrée le 10 octobre, la journée mondiale de la santé mentale en est à sa 31ème édition pour cette année 2023. Cette journée de célébration a été mise en place pour éduquer et sensibiliser le public en faveur de la santé mentale et contre la stigmatisation. Voici tout ce qu’il faut savoir à propos de la journée mondiale de la santé mentale.
L’importance de la santé mentale
1. Définition de la santé mentale
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la santé mentale comme un état de bien-être mental permettant de faire efficacement face aux difficultés de la vie. À travers les actions de sensibilisation, la journée mondiale de la santé mentale 2023 rappellera d’ailleurs, cette définition.
Une bonne santé mentale permet de gérer le stress de la vie et de mobiliser notre plein potentiel dans les actions menées au quotidien, notamment l’apprentissage, le travail, la contribution dans la vie de la communauté, etc. Une bonne santé mentale est également indispensable dans les prises de décision ou dans le développement de relations et de liens avec autrui.
Toujours selon l’OMS, la santé mentale n’est pas optimale quand l’individu présente des troubles mentaux et des handicaps psychosociaux. Les souffrances mentales importantes, le risque de comportement auto-agressif et l’altération du fonctionnement mental sont également associés à des problèmes de santé mentale quand ils trouvent leur origine dans des états de fragilité mentaux.
En tout cas, la notion de santé mentale est complexe. Il ne s’agit pas uniquement de l’absence de trouble mental. La manifestation d’une santé mentale fragile varie d’ailleurs, d’une personne à l’autre, avec différents degrés de souffrance. Ces subtilités de la notion de santé mentale peuvent être analysées lors de la célébration de la journée mondiale de la santé mentale en entreprise, par exemple.
2. Impact de la santé mentale sur le bien-être global
- Sur le plan personnel
Une santé mentale optimale booste en premier la capacité d’adaptation de l’individu et lui permet de traiter efficacement les expériences difficiles et les sources de stress. Elle améliore également l’estime de soi parce que l’individu a confiance en ses compétences et a confiance en son sens des valeurs. D’autre part, une santé mentale correcte améliore la résilience, cette capacité à se rétablir après un événement négatif et à reprendre le contrôle de sa vie.
Avec une bonne santé mentale, l’individu crée des relations saines avec autrui et agit de manière positive au sein d’une collectivité.
D’une manière générale, une bonne santé mentale accroît la confiance en soi. La conscience d’avoir les compétences nécessaires dans les domaines abordés renforce aussi la personne sur le plan émotionnel. Un cercle vertueux se met alors en place parce qu’en retour, cette confiance en soi maintient haut, le niveau de santé mentale.
- Sur le plan professionnel
La journée mondiale de la santé mentale est une excellente occasion pour aborder la santé mentale au travail.
Il est reconnu que le travail contribue à une bonne santé mentale. Une personne professionnellement active booste son estime de soi au quotidien et a un sentiment d’avoir sa place au sein de la société. Le travail et les activités professionnelles font même partie de l’identité de nombreuses personnes. Cependant, le travail peut également être à l’origine de problèmes de santé mentale.
Une enquête réalisée par Empreinte Humaine et Opinion Way révèle que 34 % des Français se sentent en situation de burn-out professionnel. Pour rappel, le burn-out est également appelé syndrome d’épuisement professionnel. Il se manifeste par une fatigue physique et émotionnelle intense, entraînant des troubles de l’humeur et de l’attention. À cause de l’irritabilité, de l’angoisse et de l’anxiété, la personne concernée perd sa motivation et son enthousiasme au travail. En découle une perte de productivité, ce qui aura un impact direct sur les chiffres de l’entreprise.
En tout cas, toute entreprise désireuse de se développer doit désormais se préoccuper de la santé mentale de ses salariés. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle de plus en plus d’entreprises organisent des ateliers de prévention pour assurer la santé et la sécurité au travail. Ces ateliers concernent autant la santé mentale que la santé physique des salariés.
Thème de la Journée mondiale de la santé mentale
Chaque année, l’OMS propose un thème différent pour célébrer la journée mondiale de la santé mentale. Le thème de l’édition 2023 est « La santé mentale est un droit humain universel ». Ce choix témoigne d’une prise de conscience mondiale croissante de l’importance d’aborder les questions liées au bien-être mental.
De nombreux événements sont organisés durant le mois d’octobre avec la mobilisation de nombreux intervenants de l’OMS et des autres entités des Nations Unies. Les tables rondes, conférences et discutions portent sur divers points :
- Promotion de la santé mentale et du bien-être au travail
- Conseils sur l’intégration et le soutien à apporter aux collègues atteints de santé mentale
- Présentation du rôle des responsables et hauts cadres
- Présentation des liens entre santé mentale et la discrimination raciale
Les événements sont organisés dans plusieurs langues et sur différents lieux.
Mais quel que soit le thème choisi, la journée mondiale de la santé mentale contribue à une meilleure connaissance des questions de santé mentale dans le monde. De cette connaissance, découle la mise en place de prises en charge et d’aides adaptées aux personnes touchées par des problèmes de santé mentale.
Statistiques clés sur la santé mentale
L’organisation mondiale de la santé appelle tous les pays à sensibiliser davantage les populations sur les questions de la santé mentale. Cette sollicitation est valable toute l’année, pas uniquement lors de la journée mondiale de la santé mentale.
En effet, selon l’OMS, les troubles mentaux touchent près de 12,5 % de la population mondiale. Ce taux monte jusqu’à 20 % dans les pays en conflit. Et les chiffres s’affolent particulièrement depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19. En effet, durant la première année de la pandémie, une augmentation de 25 % a été enregistrée sur le taux d’anxiété et de dépression. Le problème touche, d’ailleurs, de plus en plus de jeunes, puisque sur près d’un milliard de personnes concernées, près de 14 % sont des adolescents.
Toutes les 40 secondes, une personne met fin à ses jours dans le monde et le lien entre suicide et détresse mentale est avéré. Le suicide est parmi les cinq premières causes de mortalité chez les 15 – 29 ans et 77 % des cas de suicide surviennent dans des pays à revenu intermédiaire ou faible. Bien entendu, le suicide n’est pas la seule conséquence d’une santé mentale fragile, mais il s’agit de l’une des manifestations les plus extrêmes.
Concernant la santé mentale au travail, 12 milliards de journées de travail sont perdues tous les ans, à cause de la dépression ou de l’anxiété. Cette perte coûte à l’économie mondiale près de 1000 milliards de dollars par an. Pour traiter cette question, l’OMS a publié ses directives sur la santé mentale au travail et une note d’information conjointement établie avec l’Organisation Internationale du Travail.
Les problèmes de santé mentale courants
Les différents événements de la journée mondiale de la santé mentale rappelleront qu’une bonne santé mentale est essentielle pour se sentir bien dans sa peau et profiter pleinement de la vie. On fait mieux face aux moments difficiles avec une bonne santé mentale. Sur le plan professionnel, une mauvaise santé mentale peut avoir d’importants impacts sur la productivité. Inversement, un cadre de travail sain favorise une bonne santé mentale.
Voici les problèmes de santé mentale les plus courants :
1. La dépression
Touchant 5 % des adultes dans le monde (selon les chiffres de l’OMS), la dépression est un trouble mental. Il se caractérise par une tristesse persistante et un manque d’intérêt pour des activités qui étaient auparavant agréables pour l’individu concerné. D’autres symptômes peuvent se manifester :
- Fatigue
- Manque de sommeil
- Manque d’appétit
- Difficultés de concentration
D’origine sociale, biologique ou psychologique, la dépression est l’une des principales causes de charge de morbidité dans le monde. Un baromètre Opinion Way publié en mars 2021 révèle que 36 % des salariés en entreprise se disent souffrir de dépression.
2. L’anxiété
La pandémie de Covid-19 a augmenté le taux d’anxiété et de dépression de 25 %, selon l’OMS. En 2019, 301 millions de personnes présentaient des troubles anxieux et 58 millions d’entre eux étaient des enfants et des adolescents.
Les troubles anxieux en question se traduisent par une peur et une inquiétude excessives, entraînant des troubles du comportement connexes. L’intensité de ces symptômes entraîne un important sentiment de détresse et des déficiences fonctionnelles majeures. Les troubles anxieux peuvent se manifester de différentes manières :
- Trouble d’anxiété généralisée
- Trouble d’anxiété sociale
- Trouble panique
- Trouble d’anxiété de séparation
3. Les troubles bipolaires
Les troubles bipolaires se caractérisent par une alternance d’épisodes dépressifs et de périodes de symptômes maniaques.
Les épisodes dépressifs impliquent une humeur morose, un désintérêt de tout, une perte de plaisir. Après quelque temps, ces épisodes dépressifs laissent place aux symptômes maniaques : euphorie ou irritabilité, grande loquacité, une grande estime de soi, un comportement impulsif et parfois téméraire, une énergie accrue, un besoin moindre de sommeil, etc.
Le risque de suicide chez les personnes atteintes de troubles bipolaires est élevé.
4. Les troubles alimentaires
Couramment appelés troubles du comportement alimentaire (TCA), les troubles alimentaires se définissent comme des conduites alimentaires anormales, engendrant des troubles somatiques et psychologiques.
La personne concernée a une représentation erronnée de son corps à cause d’émotions (honte, colère, dégoût de soi…) ou de pressions sociales. Les troubles alimentaires les plus connus sont l’anorexie mentale, la boulimie et l’hyperphagie.
5. Les troubles liés à l’usage de substances
Associés habituellement aux troubles de toxicomanie, les troubles liés à l’usage de substances résultent de la prise d’une substance alors que la personne subit déjà des problèmes causés par son usage. On parle souvent d’addiction, de dépendance et d’abus même si ces termes sont considérés comme “vagues”.
En tout cas, les substances en question sont classées en 10 catégories :
- Caféine
- Alcool
- Cannabis
- Tabac
- Opiacés
- Stimulants (ex: cocaïne, amphétamines…)
- Psychotropes et sédatifs
- Hallucinogènes
- Substances inhalées (ex: diluant à peinture, colles…)
- Autres
Facteurs de risque et prévention
Les événements organisés par les organismes officiels et par les entreprises et collectivités lors de la journée mondiale de la santé mentale mettent aussi de mettre en avant les facteurs de risques et la prévention adéquate vis-à-vis de la santé mentale.
1. Facteurs de risque liés à l’environnement
Aujourd’hui, l’environnement représente l’un des principaux facteurs de risque de développer un trouble mental. En effet, des symptômes de fragilité mentale peuvent apparaître à cause du stress, des événements de la vie, de l’exposition à des substances psychoactives ou encore de l’alimentation et de la sédentarité.
Cependant, parmi les facteurs de risques liés à l’environnement, certains peuvent être modifiés à l’échelle individuelle. C’est notamment le cas du sommeil dont la qualité affecte la santé mentale. L’activité physique, qui réduit le stress et l’anxiété, peut également être introduite par la personne elle-même dans ses habitudes. Parmi les facteurs de risque liés à l’environnement que chacun peut modifier, on peut aussi citer l’alimentation et l’utilisation ou non de substances psychoactives.
2. Facteurs de risque liés aux gènes
Le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies révèle que seules 25 % des personnes atteintes de troubles psychiatriques se sentent entourées. En effet, beaucoup de gens résument leur situation à « tout est dans la tête ». Des études scientifiques ont prouvé que tout n’est pas que dans la tête, justement.
Une maladie mentale peut effectivement avoir une origine génétique. Selon un dossier réalisé avec Marie-Odile Krebs, directrice de recherche à l’Inserm (Institut de Psychiatrie et neuroscience de Paris) et chef de service au Groupe hospitalier universitaire psychiatrie et neuroscience de Paris (hôpital Sainte-Anne), la probabilité de développer la schizophrénie augmente pour ceux dont un parent au premier ou au deuxième degré en souffre.
Cette part génétique est non-négligeable également dans les cas d’anxiété.
3. Stratégies de prévention et de promotion de la santé mentale
La célébration de la journée mondiale de la santé mentale, dans la société et dans un cadre professionnel, fait partie intégrante des actions mises en œuvre pour la promotion de la santé mentale.
Bien entendu, les stratégies de prévention sont primordiales en entreprise afin de garantir la santé mentale des salariés. C’est d’ailleurs, le domaine d’expertise des professionnels de la santé et de la sécurité au travail. Les entreprises peuvent organiser des ateliers de prévention, des formations, mais également des séances de bien-être, notamment de yoga, d’ostéopathie, de massage ou de sophrologie en entreprise.
Importance de la sensibilisation et de la lutte contre la stigmatisation
En plus de l’information, en finir avec la stigmatisation est l’autre raison d’être de la journée mondiale de la santé mentale. Le rapport mondial de la santé mentale, publiée par l’OMS, souligne que « la souffrance est énorme » partout dans le monde alors que moins de 1 % de l’aide internationale à la santé est consacrée à la santé mentale. Et l’accès aux soins de santé mentale présente un écart colossal entre pays revenu élevé et pays à faible revenu, à raison respectivement de 70 % et de 12 %.
Ce même rapport mondial encourage, en tout cas, à la cessation de la stigmatisation des problèmes de santé mentale. En effet, encore trop de pays criminalisent la tentative de suicide. Selon les chiffres à ce propos, une tentative sur 20 aboutit à la mort et le suicide représentent plus de 1 % des décès dans le monde.
L’OMS encourage l’accroissement des investissements dans la santé mentale en octroyant plus de fonds et en mobilisant des ressources humaines formées à cette question. Les moyens à mettre en place doivent répondre à la fois aux besoins du secteur de la santé et à ceux d’autres secteurs dont les actions sont réalisées en faveur de la santé mentale.
D’autres solutions sont préconisées par l’OMS pour sensibiliser et lutter contre la stigmatisation :
- Mettre en place un leadership engagé
- Adopter des politiques et des pratiques à partir de données probantes
- Établir de solides systèmes d’information et de suivi
Par ailleurs, intégrer les personnes présentant des problèmes de santé mentale dans tous les niveaux de la société (en entreprise, dans les prises de décision, etc.) réduit les disparités et surmonte la stigmatisation tout en promouvant la justice sociale.
Ressources et soutien disponibles
La journée mondiale de la santé mentale est l’occasion pour l’OMS de rappeler que particuliers et entreprises disposent de différentes ressources pour une santé mentale optimale pour tous.
En 2019, l’OMS met en place l’Initiative spéciale pour la santé mentale, prévue pour la période 2019-2023. Cette couverture sanitaire universelle en faveur de la santé mentale a pour objectif de permettre à 100 millions de personnes supplémentaires, d’avoir accès à des soins mentaux abordables et de qualité. L’initiative est lancée dans 12 pays prioritaires.
Concernant la fragilité mentale liée au travail, les entreprises disposent de nombreuses prises en charge pour leur personnel. Il est notamment possible d’organiser des ateliers et des formations en e-learning pour informer et sensibiliser tout en gagnant du temps grâce aux ateliers à distance. Dans cette perspective, l’OMS propose des outils et des supports à télécharger à des fins d’animation dans un cadre sociale ou en entreprise.
En tout cas, la journée mondiale de la santé mentale permet de créer un regain d’intérêt à l’égard des troubles mentaux. L’objectif est d’améliorer la prise en charge à travers le monde, essentiellement dans les pays à faible revenu où la santé mentale bénéficie de peu voire d’aucun traitement adapté. Par ailleurs, la journée du 10 octobre attire également l’attention sur la santé mentale des enfants et des adolescents.
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