Démarche RPS en 5 étapes : Prévention et gestion efficace
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Mettre en place une démarche de prévention des risques psychosociaux en 5 étapes

24/07/2023
Temps de lecture : 2 min.
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Les changements sociaux et économiques entraînent au fil du temps des évolutions majeures en matière de risques professionnels. Ces 20 dernières années, avec le stress qui est omniprésent dans le monde professionnel, les risques psychosociaux (RPS), soulèvent de nombreux débats.

Les entreprises doivent désormais mettre en place une démarche de prévention des RPS pour garantir une bonne santé physique et mentale aux salariés. Leurs impacts risqueraient, en effet, de bousculer le bon fonctionnement de l’entreprise et de peser lourd sur le budget. Voici les 5 étapes à suivre.

Introduction aux risques psychosociaux

Qu’est-ce que les risques psychosociaux ?

La notion de risques psychosociaux en entreprise englobe le stress au travail, les violences internes et les violences externes. Les violences internes concernent toute situation de harcèlement, de conflit ou autre tandis que les violences externes portent sur les menaces, agressions, insultes, etc.

Les salariés exposés à de tels risques peuvent en ressentir les conséquences sur leur santé physique et leur santé mentale. Ils s’exposent alors à des problèmes cardio-vasculaires, des affections psychiques ou à un épuisement professionnel, communément appelé burn-out. Cette situation pourrait même conduire au suicide.

Quels sont les principaux facteurs ?

Engager une démarche RPS implique obligatoirement d’en connaître les principaux facteurs.

Les risques psychosociaux peuvent avoir plusieurs origines, principalement les exigences au travail qui se traduisent par un travail intense et complexe. Le délai demandé est parfois trop court par rapport au volume et à la complexité du travail à fournir. Les horaires en entreprise peuvent également être particulièrement soutenus et les salariés régulièrement interrompus.

Il y a également d’autres facteurs :

  • Les difficultés de gestion des émotions face aux différents interlocuteurs dont certains peuvent faire preuve de violences physiques ou verbales.
  • Le manque d’autonomie qui entraîne une mauvaise gestion de l’emploi du temps.
  • Les rapports sociaux tendus et les relations de travail difficiles
  • L’insécurité professionnelle causée par un contrat précaire (exemple : changements intempestifs de poste), par des salaires mal gérés (exemple : versement irrégulier ou en retard), etc.

Impact des risques psychosociaux sur la santé et le bien-être au travail

Les impacts des RPS peuvent être catégorisés en deux : les impacts sur la santé du travailleur et les impacts sur l’entreprise.

Pour le salarié, les RPS se traduisent par un mal-être et une souffrance sur le lieu de travail. Le degré de ce mal-être dépend de l’intensité des facteurs de risque et de l’état de santé de départ de chacun. L’histoire personnelle et professionnelle et la capacité de gestion de problèmes y jouent aussi un rôle important. La santé physique et mentale se dégrade alors.

Pour l’entreprise, les risques psychosociaux entraînent notamment l’augmentation de l’absentéisme due aux fréquents problèmes de santé des salariés. Le taux de rotation du personnel augmente également, de même que les incidents et les accidents de travail. Bien entendu, le climat social sur le lieu de travail se dégrade, ce qui porte évidemment atteinte à l’image de l’entreprise. Ces conditions de travail font aussi baisser la productivité des salariés.

Étape 1 – Évaluation des risques psychosociaux

Un état des lieux s’impose avant de mettre en place une démarche RPS de prévention. Ainsi, les réels besoins de l’entreprise pourront être cernés avec rigueur et précision.

Méthodes d’évaluation des risques psychosociaux

Conformément à l’article L.4121-1 du Code du travail, l’employeur doit évaluer les risques auxquels les salariés sont exposés. Les risques psychosociaux en font bel et bien partie et l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité du personnel. L’employeur protège ainsi la santé physique et mentale des travailleurs.

Ensuite, le choix de la méthode d’évaluation des risques psychosociaux dépend de divers paramètres propres à l’établissement :

  • Sa taille
  • Son secteur d’activité
  • Les différentes évaluations déjà réalisées auparavant

En tout cas, la cartographie des risques psychosociaux et le diagnostic par groupes de travail sont les méthodes d’évaluation les plus simples (et donc parmi les plus couramment utilisées). La première convient surtout aux entreprises comptant plus de 150 salariés. La seconde est plus recommandée pour les petites entreprises.

Mais quelle que soit la méthode choisie, l’évaluation des risques psychosociaux passe en premier lieu par la mise en place du comité de pilotage, ensuite par la mise en place d’une communication interne, parmi les salariés.

Bien entendu, l’évaluation des RPS exige certaines conditions :

  • Maîtrise de la conduite d’entretien
  • Maîtrise de l’analyse statistique
  • Garantie d’une neutralité dans le traitement des données (faire appel à un prestataire externe)

Cette évaluation peut être personnalisée et réalisée de manière ciblée en fonction des besoins de l’entreprise.

En tout cas, le DUERP – Document unique d’évaluation de risques professionnels, est un outil indispensable à cette étape de la démarche RPS.

Facteurs à prendre en compte lors de l’évaluation

L’évaluation des risques psychosociaux se base sur quatre facteurs courants :

  • Le taux d’absentéisme pour raisons de santé.
  • Le taux de rotation des salariés qui est calculé en fonction du nombre d’agents embauchés et du nombre d’agents qui démissionnent au cours de l’année.
  • Le taux de visite au médecin de prévention (sur demande du salarié)
  • Le nombre d’actes de violence physique sur le personnel.

Concernant particulièrement le dernier indicateur, les actes en question peuvent concerner le personnel (avec ou sans arrêt de travail) ou les usagers (avec ou sans arrêt de travail).

Étape 2 – Analyse des résultats et identification des actions prioritaires

L’évaluation des risques psychosociaux mettront en évidence des données concrètes concernant la situation réelle de l’entreprise. Elles permettront alors d’établir un diagnostic qui est une étape cruciale dans la prévention des risques psychosociaux.

En effet, bien que ce soit indispensable, la connaissance des facteurs de risques psychosociaux ne permet pas à elle seule, de mettre efficacement en place une démarche de prévention RPS. L’impact de ces facteurs de risque dépend de plusieurs paramètres :

  • Le secteur d’activité
  • Le type de métier
  • Les actualités socio-économiques
  • Les types de relations sociales

De même, les solutions possibles sont adoptées en fonction des besoins de l’entreprise. L’employeur peut par exemple engager des actions sur le management, sur l’organisation, sur la communication, sur les Ressources Humaines, etc.

Dans tous les cas, le diagnostic posé révélera les causes de RPS qui sont propres à l’établissement et aux missions des personnes concernées. Et en se basant sur les données recueillies, les responsables de la démarche RPS pourront identifier les actions prioritaires en classant les situations par ordre d’urgence. Les actions à mener quant à elles, s’appuieront par la suite sur le DUERP, sur les acteurs de l’entreprise, leur poste et les risques auxquels ils s’exposent.

Étape 3 – Planification et mise en œuvre des actions de prévention

Établissement d’un plan d’action détaillé

Une fois que les actions à mener sont identifiées, la prochaine étape consiste à établir un plan d’action détaillé. Plusieurs paramètres garantissent la réussite de ce plan d’action, notamment la mobilisation des méthodes appropriées.

L’établissement du plan d’action devra alors respecter quelques critères pour une prévention RPS efficace :

  • S’assurer que le plan d’action soit en adéquation avec la stratégie de développement de l’entreprise.
  • Organiser les actions en fonction de leur niveau. S’agit-il par exemple, d’actions inscrites dans le champ de compétence d’un même service ou d’actions transversales qui concernent plusieurs services voire l’ensemble de l’entreprise ?
  • Classer les actions en fonction de leur niveau d’urgence. Certaines actions sont à réaliser dans l’immédiat alors que d’autres peuvent être organisées à moyen terme. Les actions qui s’appliquent à plus long terme quant à elles, nécessitent une élaboration plus complète et donc un délai de mise en œuvre plus long.

Mise en place des mesures préventives adaptées

Les mesures préventives dans le cadre d’une démarche RPS changent d’une structure à l’autre. Toutefois, les mesures préventives peuvent être classées en trois catégories :

  • Les mesures primaires qui identifient les facteurs de risque et les éliminent à la source. Ces mesures anticipatives évitent les problèmes avant leur apparition.
  • Les mesures secondaires qui limitent les conséquences des risques psychosociaux sur les salariés présentant déjà des symptômes. Il s’agit de mesures correctives qui s’appliquent sur les facteurs identifiés par une démarche de détection des risques psychosociaux.
  • Les mesures tertiaires qui s’appliquent sur une personne ou un groupe de personnes effectivement atteintes et qui servent à garder leur état stable. Les mesures préventives tertiaires sont ainsi, mises en place dans l’urgence.

Étape 4 – Communication et sensibilisation des employés

La communication et la sensibilisation sont essentielles dans une démarche de prévention des risques psychosociaux. Elles réduisent les idées reçues et aident les salariés à comprendre les signaux pour détecter les situations professionnelles présentant des risques psychosociaux. À travers une communication préparée et ciblée, l’employeur aide les salariés à cerner plusieurs points essentiels :

  • Les différentes caractéristiques des RPS et les facteurs de risques
  • Le cadre réglementaire
  • Les enjeux de la prévention
  • Les niveaux de prévention

Étape 5 – Évaluation et amélioration continue

Une démarche RPS efficace aujourd’hui peut ne plus l’être dans quelques mois. En effet, le stress, le burn out et toutes les autres potentielles sources de RPS évoluent. Les actions de prévention et la démarche de prévention doivent également évoluer et de manière continue. Ainsi, un dispositif pérenne de prévention est indispensable. Il doit prendre en compte les évolutions au sein de l’entreprise afin d’anticiper efficacement les risques.

Plusieurs actions favorisent cette pérennité :

  • L’intégration de la prise en compte des risques psychosociaux dans le DUERP. Conformément aux articles L.4121-3 et R.4121-1 du Code du travail, il s’agit d’ailleurs d’une obligation dans la fonction publique.
  • La mise en place d’un suivi et d’une veille sur les risques psychosociaux
  • L’évaluation des démarches RPS et de leurs effets
  • L’installation d’une plateforme permanente d’expression pour les salariés où ils pourront s’exprimer sur leurs conditions de travail et sur les difficultés de la réalisation de leurs missions.
  • Le soutien de l’encadrement, un véritable levier de prévention
  • La gestion anticipée des changements

En tout cas, la pérennisation d’une démarche RPS de prévention exige la mobilisation continue de la direction et la stabilité des acteurs et des dispositifs mis en place. Mais les RPS étant en perpétuel changement, les différents acteurs impliqués doivent faire preuve d’une grande capacité d’évolution pour mettre les dispositifs et les actions à jour, quand c’est nécessaire. Par ailleurs, l’approche RPS tend également à s’élargir régulièrement avec l’apparition permanente de nouveaux sujets importants à propos des conditions de travail.


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